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Photo du rédacteurFabien GARDIN

Les 4 syndromes qui empêchent les managers de manager


Collaborateurs et managers ne partagent pas la même perception du rôle d’un encadrant (cf sondage BVA). Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que cela génère au mieux des incompréhensions, au pire des conflits.

Alors que les dirigeants attendent de leurs managers qu’ils mobilisent leurs équipes autour d’une stratégie qu’ils ont définie, les collaborateurs attendent des managers qu’ils prennent en compte leurs besoins individuels. Mais qui prend en considération les attentes des managers ?

Les managers sont débordés par le quotidien, et tout n'est pas à l'origine d'une mauvaise gestion efficace de leur temps. Son temps est trop souvent conditionné par 4 obligations : produire (40%), gérer (30%), animer (20%), innover (10%). Rien d’étonnant à ce que des managers qui passent la plupart de leur temps à traiter des dossiers techniques (production) et compléter des tableaux de bord (gestion) au lieu de soutenir et valoriser leurs collaborateurs soient qualifiés de « mauvais » par ces derniers !

Les 4 syndromes dont sont victimes les managers en France :

1- le syndrome du "club sandwich" : accumulation au fil des décennies des responsabilités confiées par une gouvernance, sans aucune initiative de réaménagement de ces couches - on compte 6 couches et tendances entre 1910 et 2010 (le patron, le chef, le cadre, le leader, le coach puis l'intrapreneur !)

2- le syndrome du "ressort" : effet direct du premier syndrome, il se manifeste par la difficulté que rencontre le management à concilier des responsabilités dont les finalités peuvent parfois être antagonistes. L’accumulation successive des « couches » a créé de nombreuses « injonctions paradoxales », amenant le manager à se retrouver parfois coincé entre : développer l'innovation, renforcer l'autonomie, faire preuve d'audace, promouvoir la collaboration transversale, doper les performances, instaurer la confiance, récompenser les performances individuelles, ...

3 - le syndrome "mac gyver" : Comment fédérer une équipe lorsque l’on n’a pas de vision claire de l’avenir ? Comment réinstaurer la confiance lorsque l’on vient de vivre plusieurs « plans sociaux » ? Comment se démarquer de ses concurrents lorsque l’on propose les mêmes offres, affiche les mêmes valeurs que les autres entreprises ? Comment absorber l’augmentation du volume d’activité sans bénéficier de ressources supplémentaires ? Autant d’interrogations auxquelles les managers se trouvent de plus en plus confrontés et qui peuvent rester longtemps sans réponses. Mais en attendant, il faut que les « affaires tournent ». Le syndrome « Mac Gyver », c’est le sentiment qu’exprime une forte majorité de cadres à devoir faire pour le mieux sans pour autant disposer des informations/moyens nécessaires. Aujourd’hui, il faut apprendre à « faire plus avec moins ». Les managers se retrouvent donc seuls à leur niveau à gérer des situations difficiles ou imprévues avec comme principal outil un « couteau suisse ». Deux réactions sont possibles pour le manager : 1- prendre des initiatives (et d’avoir le courage d’en assumer les conséquences vis-à-vis de la direction), 2- faire le « dos rond » en attendant les directives.

4- Le syndrome du "saut en parachute" : Bien souvent, l’accès à un rôle d’encadrement s’inscrit dans une logique d’évolution de carrière. Environ 1/3 des personnes n’aime pas manager. Pourquoi donc leur confier cette responsabilité ? Peut être car c’est la seule solution que connaissent les entreprises pour faire évoluer une personne méritante dans un organigramme hiérarchique. Trop souvent les futurs manager sont parachutés à ces postes sans accompagnement efficient.

Alors quoi faire ?

1- Définir des principes de management pour se concentrer sur le cœur de métier de manager

2- Simplifier les procédures pour se recentrer sur les principes de management

3- Responsabiliser davantage ses collaborateurs

4- Créer une sorte de « communauté de managers » dans laquelle ils peuvent échanger leurs pratiques, succès ou au contraire difficultés

Source initiale : http://www.innovationmanageriale.com/concepts/le-manager-francais-en-2014-heros-ou-martyr/

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